Biographies
Le castrum de Miremont
Type d'édifice : Chateau fort | Crée le : 05/02/2013 à 13:11 | Auteur : | Département : 24.
Le Castrum de Miremont (24)
Présentation du site de Miremont :
Dominant la rivière Manaurie (affluent de la Vézère et sous affluent de la Dordogne) et un vieux village en parti abandonné, le château fort se détache des brumes matinales. Son espace est prêt à la découverte experte de randonneur amoureux de sensations fortes et de lieux magiques.
Vue générale du donjon roman
Description générale du site de Miremont :
Après avoir franchis la dernière porte urbaine encore en place du village de Miremont, on pénètre dans les lices du château fort. On passe une porte basse séparant la haute cour de la Bayle par un couloir type « SAS » situé dans les fossés.
Une barbacane d’époque tardive (XIV XVs) défend l’accès à la haute cour.
La Bayle (ou autre site castrale) présente encore les vestiges de mur d’enceinte surplombant le village et est occupée en son centre par un habitat moderne.
L'enceinte basse du castrum au niveau de l'enceinte urbaine
La partie haute du site présente les vestiges d’une enceinte des XII XVs, de la présence de deux bastions d’artillerie, d’un corps de garde, des bases d’une chapelle (peut être romane) et de la partie basse d’un logis voûté en berceau.
Détail de l'enceinte haute en Opus Spicatum (intérieure)
Le plus beau morceau du site castral de Miremont est sans conteste le magnifique donjon, se dressant fièrement comme une aiguille ses trois niveaux sous plancher, seul le rez-de-chaussée est couvert d’une voûte en berceau. Son accès se fait soit par le logis attenant par un bel escalier dans l’intérieur des murs (sorte de circulation interne du type Chalucet) ou par une porte située au premier niveau depuis la cour.
Vue intérieure du donjon fin XIIs
Ce donjon a subi de multiple remaniement en autre au XVs avec le remplacement des fenêtres ogivales par d’autres à meneaux. Un bel escalier à colimaçon, situé dans un de ses angles en dessert les différents niveaux. On trouve les vestiges de cheminées (conduit…) ainsi que des placards.
Ce donjon conservé sur toute hauteur (avec trace de mâchicoulis sommital) a perdu un de ses côtés (façade) et une autre est en train de se vriller et risque à terme de s’effondrer.
Au premier plan: vestiges de la chapelle castrale
Mais les chantiers de restauration entrepris par les propriétaires actuels et l’association REMPART, devrait y remédier. C’est pour cela qu’une association de sauvegarde du site c’est crée et ils ont besoin de vous pour continuer cette restauration d’un monument exceptionnel, unique dans cette région. Il faut voir le courage entrepris par la famille « « en charge de cette restauration, un travail de titan et oh combien méritant, sans parler du travail de recherche historique.
Vue d'ensemble des logis seigneuriaux
Interrogations sur le mur bouclier et le donjon de Miremont :
Pour ce protéger de cette cour basse (supposée ancienne Bayle) plutôt dangereuse car en cas de siège, elle peut permettre l’implantation facile de machines de jet (type Baliste, Trébuchet ou autre), on construit donc un mur bouclier en face de celle-ci permettant de protéger une partie de la haute cour.
A la fin du XIIs (trace d’Opus Spicatum dans le raccord du mur d’enceinte) ou au début du XIIIs, on construit un donjon carré (au vue des restes d’encadrement de porte ou de fenêtre) que l’on position en face de la Bayle. Plus tard, devant ce donjon on construit un mur bouclier (identique au château fort des Evêques de Bourdeaux dans la Drôme), celui-ci remplaçant un mur (côté) du donjon et on voit bien sur place (suivant l’accroche) que le mur bouclier est légèrement postérieur (voir contemporain) au donjon.
-Pourquoi ce mur bouclier est plus large que le donjon (preuve qu’il est postérieur à celui-ci) ?
-Pourquoi n’avoir pas construit un mur bouclier avec un éperon (comme dans le Limousin à la même période, serait on en présence d’un archétype ou ancêtre des murs boucliers) ?
Vue plongeante sur le mur bouclier à contreforts plats
Les premières constructions reconnues de mur bouclier ne sont pas antérieures à la fin du XIIs (avec le développement des machines de jet), donc on peut estimer que le donjon de Miremont n’est pas antérieur à la fin du XIIs dans son état actuel (de plus celui-ci ne possède pas de contreforts extérieurs comme la plus part des donjons des XI ou XIIs). Mais celui-ci a pu remplacer un édifice plus ancien (peut être en bois) que seul une fouille pourrait confirmer.
L’utilisation du parement en Opus Spicatum dans l’enceinte haute (dans ce cas dans la maçonnerie et non en parement extérieur), tente à prouver que l’enceinte XIs voir début XIIs a été reprise par l’adjonction d’un mur plus épais qui deviendra le « bouclier du donjon ».
L’utilisation de mur bouclier en Périgord n’est pas courante, j’en connais qu’un seul exemple, celui de Bourdeilles, mais celui-ci date des XIII-XIVs et de plus protège un corps de logis et non un donjon. Le corps de logis de Miremont en enfilade du donjon, de plus exposé à la même cour ne possède aucune protection spécifique (sa façade étant construite sur l’enceinte haute).
L’utilisation de mur bouclier pour un donjon est courante dans le Sud Est, en autre dans la Drôme
avec par exemples les sites de Pontaix ou de Bourdeaux, mais inconnu en région Périgourdine. Dans le Limousin à la frontière du Périgord, on trouve des murs boucliers comportant un éperon comme sur le site du Chalucet (Maulmont v.1282) ou celui du « château de la Belle » (commune de saint Mathieu) datable de la fin du XIIs (identique au site de la Garde dans les Alpes Maritimes sur la commune de Villeneuve Loubet).
Ce mystère reste entier et plusieurs hypothèses peuvent en ressortir :
- une origine familiale proche du Dauphiné (voir du Poitou car une partie de la Drôme fut une possession des Comtes de Poitiers).
- Une construction anachronique, resté sans lendemain dans la région, faisant suite au morcellement de la seigneurie de Miremont.
- Une innovation technique faisant suite à des voyages en Terre Sainte (premières Croisades).
- Mais surtout pas une copie des donjons limousins car ceux-ci utilise l’éperon qui est sûrement plus efficace et viable dans le temps (plus résistant au mouvement de terrain et donc plus facile à mettre en œuvre suivant la constitution du sol).
Les Milites Castri au Castrum de Miremont :
D’après le plan fait dans les années 20, ils existaient au moins 8 maisons nobles de Chevalier dans les murs du Bas Castrum (actuel village). Le nombre et la position réelle restant à confirmer (par une visite du site). Pour le haut Castrum pas de maisons connues, mais il n’est pas à exclure que le plateau formant Bayle est pu en contenir comme la tour défendant la porte basse du SAS ainsi que les tours d’enceinte appelées « fortin ».
Informations générales :
Si voulez en savoir plus (accueil chaleureux), consulter le site officiel de l’association :
- Association CHAM
- Château de Miremont
- 24260 MAUZENS ET MIREMONT
Vous pouvez également contacter les propriétaires actuels :
Christine et Philippe Laurent Michels :
- par téléphone au +33 (0)5 53 54 27 67
- par email à http://info@chateau-miremont.org
Franck Faupin le 10 janvier 2013
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