Le Château fort de la Belle (87)

Présentation du site de la Belle ou de Beille :

Sur un piton (dyke) dominant un méandre de la Tardoire, au confluent avec la Colle, se dessine sous l’œil expert les vestiges du château fort de la Belle. Le castrum de la Belle ressemble a s’en méprendre à une ruine Vosgienne du type Birkenfeld (67). Difficile d’accès et peu facile à trouver, ces ruines ce compose d’un donjon carré à éperon avec un logis rectangulaire en enfilade.

Description générale du site de la Belle :

Le château fort de la Belle, point stratégique, contrôle un point de passage (pont sur la Tardoire) d’une route secondaire entre Rochechouart et Saint Mathieu en passant par Chéronnac (présence de la motte castrale de Chéronnac XIs et du château fort à motte de Mirebeau dit « Vieux Château » XII XVIs). Ce site secondaire surement attribuable à une grande famille au vue de la qualité de sa construction, se compose :

• d’un donjon carré de 6,60 x 6,80m environ, aux murs épais d’environ 1,80m sur 1,60m en hauteur. Ce donjon a la particularité de posséder un éperon saillant du type « Haut Chalucet » daté du XIIIs.

Détail de l'éperon et intérieur du donjon carré

• D’un logis rectangulaire de 12 x 6,60m collé au donjon, le parement extérieur n’est plus visible et semble être emmotté.

Intérieur du logis de forme rectangulaire

• Des vestiges informes de talus formant enceinte sont visibles au abords de l’ensemble donjon+logis, de même que sur les pourtours du dyke rocheux.

Ce château fort ressemble beaucoup aux châteaux vosgiens du type Birkenfeld et comme lui semble datable de la fin du XIIs (v.1180), de plus comme ceux-ci, il ne semble pas posséder de contreforts plats comme les autres donjons de la Haute Vienne (Lastours – Echizadour – Château Chervix – Montbrun – Le Chalard – Saint Yriex – Aixe sur Vienne – La Roche L’Abeille –etc.) mais semble plus se rapprocher de celui de Saint Germain les Belles (XIIIs) ou de Pierre Buffière, tour du Bas Castrum (XIIs).

Légende et histoire de la Belle :

Situé sur la commune de Saint Mathieu, qui relevait des Vicomtes de Rochechouart

(il existait une château fort des XIII XVs à Saint Mathieu, le donjon ayant été démoli en 1923), le castrum de la Belle devait dépendre de la seigneurie de Lavauguyon (proche) ou de Maisonnais. On peut émettre l’hypothèse que se site pourrait être le berceau originel des Lavauguyon, dont le castrum fut récupéré (ou crée) au début du XIIs par la famille de Marcillac (originaire de Charente Limousine). Le castrum de la Belle semble datable du XIIs et fut surement occupé jusqu’au début XIIIs, il fut abandonné très tôt peut être lors des guerres contre le roi d’Angleterre Richard Cœur de Lion.

Redécouvert dans les années 40, lorsque le maquis ou les habitants du coin cherchaient à se protéger de l’occupant, en utilisant comme lieu de rendez-vous la grotte préhistorique dite « la Chambre Brune » (située en contrebas du site de la Belle, proche du lit de la Tardoire). Poutant l’Abbé Leclerc, l’érudit et spécialiste de l’histoire du canton de Saint Mathieu en parle déjà dans les années 1900.

De ce site, on ne connaît rien hors mis une légende locale :

- une Damoiselle, femme du seigneur de la Beille (nom d’origine pas connu) se serait suicidée en se jetant du haut des murs du donjon en apprennent la mort de son maris lors d’un combat. Depuis cette Damoiselle, dite « la Dame Blanche » erre dans les bois et dans les ruines de son château à la recherche de son époux disparu, il paraîtrait qu’on l’entend pleurer pendant les nuits brumeuses (avis aux amateurs).

Voilà pourquoi ce château s’appelle de « la Belle » transformé en « Beille » sur les cartes IGN (Top 25).