Biographies
Les Milites Castri
Type d'édifice : Chateau fort | Crée le : 31/01/2013 à 12:31 | Auteur : franck | Département : 87.
Les Milites Castri dans le sud ouest de la France
Définition et présentation :
La milite castri est un phénomène assez bien connu aujourd’hui alors qu’il y a 20ans on n’en savait pas grand-chose, c’est grâce aux études de Gilles Séraphin et de Christian Remy que l’on en connaît un peu plus.
Qu’est ce qu’une milites castri, tout simplement ce terme désigne une milice castral.
Dans une seigneurie de moyenne importance ou comme dans tous le royaume la soldatesque est rare voir chère, les seigneurs locaux font appel à de jeunes chevaliers (fils de) sans terre, voir sans moyen pour participer à la défense de leur château fort. En échange le seigneur leur octroi un modeste terrain pour l’implantation d’une maison noble ou tout simplement une simple tour. Mais également un seigneur peut envoyer un de ses fils à la défense d’un château pour apprendre le métier des armes (écuyer).
L’implantation se fait soit dans l’enceinte du château (et permet de contribuer en théorie à sa défense), soit dans ses environs immédiats (ex pour la protection d’un village, aux abords d’une porte urbaine pour en contrôler le passage).
L’implantation souvent anarchique de ces tours nobles a peu d’impacte en général sur la défense d’un château fort, c’est pour cela que la milice castrale va disparaître au milieu du XIIIs remplacée par les mercenaires qui écument les routes (ou les grands routiers) en ses périodes de crises et de désordres (ou tout argent est bon à prendre) en autre lors des débuts de la guerre de cent ans. Pour éviter les pillages (ou les limiter dans l’espace) et autres méfaits, les seigneurs locaux essayent de fixer ces troupes de mercenaires, mais le côté mercantile et peu fiable de ceux-ci (pouvant facilement passer à l’ennemi) ne va pas arranger les choses.
Le phénomène des milices castrales qui semble débuter au début du XIs, est connu essentiellement dans le Sud Ouest de la France, mais des exemples existent ailleurs comme dans l’Eure avec la découverte récente de Jean Mesqui au château fort d’Ivry la Bataille, mais également en région Parisienne (95) sur le site castral de Maudétour en Vexin (3 mottes dont celle du seigneur). On peut également citer l’Ardèche avec le site de saint Montant, la Drôme avec les tours de Quint ou de la Rochefort Valdaine, les Alpes Maritimes avec les sites de la Garde (Villeneuve-Loubet), de Gourdon et de Grasse (ressemblant beaucoup à san Gimignano en Italie) etc., mais en général ces sites sont de moindre importances, ne dépassant rarement plus de 4 tours nobles connues et ressemblant plus à des co-seigneuries (voir Chauvigny dans la Vienne), c'est-à-dire en un partage de territoire voir en l’implantation de maisons seigneuriales dans un site tenu par une haute autorité (ecclésiastique ou seigneuriale) comme à Pontoise (95).
Définition Wikipédia :
Au XIe siècle, chaque grand seigneur, pour renforcer son contrôle sur la seigneurie, va s'entourer de liens vassaliques. Il a en effet besoin d'hommes, de professionnels de la guerre : les bellatores ou milites. Pour s'assurer de leurs fidélités, il leur offre des bénéfices : honneurs ou terres. Ainsi on va voir des chevaliers vassaux qui vont habiter dans les châteaux du seigneur qui va les entretenir (milites castri).
Exemples de sites « Milites Castri » :
Dans le sud ouest de la France on en retrouve un peu partout, dans des sites plus ou moins bien conservées comme :
- Saint Cirques (43), conserve 3 tours.
- Dournazac (87), site de Montbrun et du Chadeau (actuellement le Chedal), pour un total d’environ 9 tours (ou hôtels) nobiliaires*.
Montbrun: détail d'une tour noble
- Saint Jean de Ligoure (87), site du Chalucet avec environ 6 tours nobles*.
- Pierre Buffière (87), vestiges de deux châteaux forts (bas et haut castrum) et d’un hôtel nobiliaire proche d’une porte urbaine, deux tours nobles ont été rasées v.1850.
Pierre Buffière: maison noble de la Tranchelion
- Aixe sur Vienne** (87), conserve les vestiges de 3 tours nobles.
- Châlus (87) et le site proche de Mazaubrun qui comptabilise encore aujourd’hui 7 mottes castrales.
- Coussac Bonneval (87), le site de Bré qui possède encore de nos jours 3 mottes castrales.
- Ségur** (19), conserve les vestiges de 2 tours.
- Excideuil** (24) qui comptabilise environ 12 tours nobles dans l’enceinte du château et autant aux environs du château mais moins bien discernables.
Exideuil: Bayle, détail d'une tour noble
- Biron (24), 2 tours nobles dans l’enceinte du château et au moins une dans le village.
- Sireuil (24), le site de Commarque, le site magique des milices castrales, une petite dizaine de maisons nobles*situées dans l’enceinte du castrum.
Le castrum de Commarque
- Vernodes, restes d’un site castral avec donjons jumeaux type Excideuil et vestiges d’une maison noble dans l’enceinte basse du castrum.
Vernodes: détail d'une tour noble
- Beynac (24), présence de 2 tours dans l’enceinte du château et 1 aux abords (collée à l’enceinte urbaine, proche d’une porte).
- Miremont*** (24), présence possible de tour noble dans la Bayle ainsi que dans le village.
- Saint Laurent les Tours (46), 3 tours nobles de conservées*dont une en dehors de l’enceinte.
Saint Laurent les Tours: vue d'ensemble
- Cardaillac (46), 3 tours de visible dans le haut castrum.
Vue du castrum de Cardaillac depuis le haut d'une tour noble
- Pestilhac (46), un ensemble de maisons nobles en grande partie détruite.
- Cuzorn (47), 3 tours nobles dominant le village.
- Blanquefort sur Briolance (47) signalé par Gilles Séraphin, 2 tours nobles de visible.
- Et combien d’autres qui n’existent plus.
* y compris la tour seigneuriale..
** forteresses des Vicomtes de Limoges (prochain article).
*** restant à vérifier sur place.
Ne pas confondre avec les sites ci-dessous qui sont en principe des co-seigneuries :
- Saint Yriex (87), vestiges du donjon dit « du Plôt »et de l’enceinte des évêques, rien ne subsiste du château seigneurial.
- Bourdeilles (24), présence d’au moins 3 châteaux médiévaux (Comtal – Baronnial etc.), reste possible de deux maisons nobles dans le village.
- Goulles et les tours Carbonnières (19), vestiges de deux tours maîtresses d’époque différente (fin XIIs pour l’une et XIII-XIVs pour l’autre) mais possibilité d’hôtels nobiliaires dans les ruines du village. Ce site devait beaucoup ressembler (mais de moindre importance), au site des Tours de Merle (situé à peu de distance l’un de l’autre).
- Les Tours de Merle (19), présence des ruines de 7 châteaux forts (Pesteils – Merle – Vayrac – Confolens – Carbonnières pour ne citer que les familles les plus importantes) et un nombre incalculable de maisons nobiliaires.
- Crozant (23), comptabilise au moins 5 châteaux fort dans son enceinte et peut être une tour nobiliaire (au niveau de la porte principale du castrum vers le village).
- Peyrusse le Roc (12) possède deux châteaux forts (dont un dit Royal) et plusieurs hôtels nobiliaires dont un avec une tour faisant office de tour porte urbaine.
- Chauvigny (86) possède 5 châteaux forts d’époque romane (avec donjons en pierre du XIIs) ainsi que les restes d’une motte castrale le tous articulé autour du château Baronnial.
- Le Grand Pressigny (37), Lavardin (41) et sa tour dite des Gardes etc.…
Il est vrai qu’il est souvent difficile de faire la différence entre ces 2 phénomènes, la frontière semblant bien mince et parfois ce côtoie ces deux phénomènes dans un même lieu.
A suivre le site de Miremont (24) et celui de la Belle (87)........
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