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Type d'édifice: Département:



Tremblay le Vicomte
Type d'édifice : Chateau fort | Crée le : 07/09/2011 à 13:33 | Auteur : franck | Département : 28.

Biographie des seigneuries d’Eure & Loir

Part I

Le Castrum du Tremblay (28)

 

 

I Résumé :

 

Il est difficile de résumer l’histoire de la seigneurie du Tremblay et de ses vicomtes, alliés des rois de France. Aujourd’hui il reste sur une vaste plaine, les vestiges d’un vaste château fort assez bien conservé et protégeant à l’origine un prieuré cure, aujourd’hui disparu.

Pour plus d'information, voir la monographie M.F.01 "La seigneurie du Tremblay le Vicomte" en vente sur ce site.

 

II Situation géographique :

 

Une grande partie du département d’Eure et Loir offre à l’œil de vastes plaines, aux pentes de terrain peu sensible, entrecoupées de vallées et de coteaux. Les points les plus élevés sont Châteaudun au Sud Ouest de Chartres et le Tremblay le Vicomte au Nord Ouest.

Le Tremblay le Vicomte est une commune située à 13km au Sud Ouest de Nogent le Roi, à 11km à l’Sud Est de Châteauneuf en Thymerais, à 19km au Sud de Dreux et à 23km au Nord de Chartres (Beauce).

 

III Contexte géopolitique et historique :

 

Vers 1075-1100, sous le règne d’Hugues I du Chastel (1075, †1090), le Thimerais fut ravagé par les troupes Anglaises d’Henry I (1068, †1135). On peut imaginer durant cette période une première destruction du château fort du Tremblay.

En 1106 le roi d’Angleterre Henry I réussit l’annexion du Duché de Normandie à la couronne d’Angleterre après la révolte des barons (fomentée par son frère Robert Courteheuse) grâce à sa victoire à Tinchebray.

Entre 1135 et 1154, une guerre civile éclata en Angleterre, le comte Robert I de Dreux (1125, 1188) combattit contre les Anglais et participa en 1154 au siège de Sées en Normandie.

Le château fort du Tremblay est détruit une première fois en 1169 par les anglais d’Henry II Plantagenêt (1133-†1189) comme représailles de l’incendie de Chennebrun en Normandie par le roi Louis VII. Par ce fait, nous venons de démontrer que le château fort du Tremblay est une construction d’origine royale.

En 1212, sous le règne du roi Jean sans Terre, le château fort du Tremblay fut attaqué et détruit par des troupes anglaises venant de Tillières (sur Avre).

En 1214, le roi d’Angleterre Jean Sans Terre (1166-†1216) envahi le Poitou et la Bretagne pendant que l’Empereur Othon IV aidé du comte de Salisbury (nommé « Longue Epée » et frère du roi Jean Sans Terre) venant de Picardie, cherchaient à prendre le comté de Dreux et le pays d’Orléans. Le roi Philippe II Auguste leva son Ost et la bataille eut lieu au pont de Bouvines (le 27 juillet 1214).

En 1310, Robert II Mignon est seigneur du Tremblay, d’Alaincourt (2) et de Beynes (78). Le fief originel des Mignon est un château à motte situé dans un bois au Nord de Beynes. Il reste de vagues ruines d’un ancien château portant le nom de château Mignon. Le fief Mignon à Galluis est connu depuis le début du XIVs et c’est un membre de cette famille qui fonda la seigneurie du Tremblay sur Mauldre (78).

En 1415, le Duc de Suffolk William de la Pole (1396-†1450) avec son armée anglaise, prend et rase le château fort de « La Robertière ».

Après cette terrible bataille d’Azincourt, les Anglais continuèrent leurs conquêtes, ils avaient repris presque toute la Normandie et Rouen assiégée avait du capituler. Pour apaiser les tensions entre les deux royaumes, après le traité de Troyes, le roi Henry V épouse le 02 juin 1420 la princesse de France Catherine de Valois, ainsi il devint l’héritier du roi de France Charles VI (et de la couronne de France) et régent de France. Les Armagnacs aux ordres du dauphin Charles (futur Charles VII), prirent les armes et reprirent aux Anglais les villes de Gallardon et Bonneval mais durent abandonner devant Chartres, cette ville étant défendue par l’armée anglaise épaulée de troupes du duc de Bourgogne. En 1421, les troupes du Dauphin partirent pour la Touraine et Henry V marcha vers Dreux, le château fort du Tremblay fut détruit par des troupes anglaises durant cette marche.

En juin 1592, la garnison de Verneuil au Perche (sur Avre) prit, pilla et brûla le château du Tremblay. A partir de cette date, le château ne fut pas reconstruit, il devint une ruine faisant la joie des récupérateurs de matériaux, seule la vaste basse cour fut encore utilisée comme habitat (logement noble) avant sa transformation en ferme.

 

            IV Héraldique :

 

Les armes de la famille du Tremblay se blasonnent ainsi : « de gueules à la barre d’or accompagnée de six merlettes du même ordonnées en orle ».

 

V Plan ancien des lieux :

 

 

VI Descriptif  du site :

 

1-1) L’enceinte haute

De la forteresse d’origine des XI et XIIs, n’est conservé que sa forme générale, une vaste Bayle, une motte castrale et une barbacane en forme de ½ lune. On distingue les restes d’un talus de contrescarpe au Nord donnant face à la plaine en direction de Dreux.

La haute cour se présente sous la forme de deux ensembles, une demi lune ou barbacane à l’Est et une motte castrale de 60m de diamètre environ. A son sommet cette motte est ceinturée par une enceinte annulaire datable des XII et XIIIs dont il reste peu de vestiges.

 

1-2) Les tours d’enceintes :

Sur l’enceinte annulaire, deux tours de formes en fer à cheval ont été rajoutées au XIIIs pour en renforcer la défense, sûrement après le siège de 1212. Ces tours ont été fortement remaniées à différentes périodes, en autre au milieu du XVs ou on les a doté d’archères canonnières. Elles sont construites sur le même modèle, de taille quasi identique et la distribution interne est sensiblement la même.

 

1-3) Le donjon ou tour maîtresse

La tour maîtresse est le bâtiment principal, il est placé au Nord, en face de la plaine donnant vers Dreux et l’Avre. Sur sa partie Nord, au delà de vastes fossés en eau de 2m de profondeur pour 8m de large elle est protégée par un talus de contrescarpe de 2m de large.

Ce vastetiment comporte coté cour deux tours de forme différente, une semi cylindrique et l’autre hexagonale. Son mur Nord, sans tour et sans contrefort apparent est épais de 2 à 3 m, il pourrait être une sorte de mur bouclier. Cet édifice conservé seulement dans ses fondations (un lit de pierre) par son parement extérieur bien soigné en belles pierres de taille, avec fruitage (ou glacis) à la base, semble datable du début du XIIIs (après 1212) car son raccordement à l’enceinte annulaire est maladroit voir mal orienté.

 

 


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