Biographies
Tour de Gerville (95)
Type d'édifice : Chateau fort | Crée le : 01/03/2011 à 18:29 | Auteur : franck | Département : 95.
OMERVILLE (95)
Châteaux forts de Gerville et de Magnitot
I Résumé :
Le château fort de Gerville dit "de la commanderie" est situé sur la propriété du château XIII-XVIIIs de Magnitot. Ce château est en réalité une maison noble, constitué d’une tour logis de la fin du XIIs (voir début XIIIs) et d’une enceinte en pierre non maçonnée (sur talus de terre).
Cette propriété n’est autre que le partage du fief de Magnitot (dont on imagine la même configuration à cette époque, tour, chapelle et enceinte). Au XIIIs, le fief de Gerville est donné à des moines soldats (hospitaliers), qui le transforme en commanderie avec ferme.
II Situation géographique :
III Contexte géopolitique et historique :
En cours de réalisation par Olivier Nicolas.
Le site de Gerville est une enceinte de forme rectangulaire, l’absence de motte et de fossés impose une tour logis-seigneuriale et non un donjon militaire. Cette tour est de même facture que celle de Conflans Sainte Honorine (tour Montjoie) et de Montmélian (château comtal). Nous sommes donc en présence d’une maison forte crée lors du morcellement de la seigneurie de Magnitot au XIIs.
L’histoire n’est pas connu mais elle intimement liée à celle de la famille de Try d’Omerville.
A la fin du XIIIs, ce fief est la possession des hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, qui édifient une vaste basse cour (servant de ferme) enclose d’un mur d’enceinte. Ils édifièrent également une commanderie à la Louvières (95).
A voir l'effondrement de l'angle Nord, on croirait qu'il a été soufflé par une explosion, peut être une destruction (par mine) lors des guerres de religions. Le mur Sud Ouest, fragilisé par les trous de boulin pour la fixation de l'escalier interne, n'a pas résisté au temps.
Au XVIIs, cette seigneurie appartient à la famille de Louis de Crèvecoeur et cela jusqu’à la révolution de 1789.
IV Héraldique :
Les armes des Magnitot se blasonnent ainsi : Inconnu à ce jour.
V Plan des lieux :
Plan (croquis visuel sans mesure) réalisé en juin 2010, suite à une visite sur place avec M. Olivier Nicolas. Essai de restitution avec une vue aérienne.
VI Descriptif du site:
1 Maison forte de Gerville :
Situé au Sud du château de Magnitot, accessible depuis un chemin corrossable, la maison forte se compose d’une tour logis de l’extrème fin du XIIs, de reste d’enceinte de la même époque et d’un puit.
1-1) La Bayle
Occupé par une ferme, ce sont les restes de l’ancienne commanderie des Hospitaliers. Il reste des vestiges importants de l’enceinte du XIVs, d’une porterie et d’un colombier.
1-2) La Haute cour
a) La tour logis romane :
Essai de restitution de deux faces de la tour logis, implantion de la porte d'accès
La tour de Gerville se présente sous la forme d’un carré presque parfait de 8,90m par 8,70m pour une hauteur totale actuelle de 9,80m. Son accès depuis le niveau 01 se situe sur sa face Nord Ouest (trace de trous de boulin pour des madriers en bois et une feuillure de porte). Cette tour comporte 3 étages sous combles desservis par un escalier en bois (c’est pour cela que les différentes fenêtres et fentes de jour ont été décalées sur sa face Sud Ouest).
Un rdc pour le stockage des aliments, accessible depuis un trou d’homme est éclairé par 2 fentes de jour de type archère à un seul ébrasement.
Un premier étage, faisant office de salle de réception (Aula) et de salle de garde est éclairée par 3 fentes de jour de type archère à large ébrasement.
Un deuxième étage, faisant office d’habitat seigneurial (Caméra + Capella) est éclairée par 4 fenêtres géminées avec coussièges du type début XIIIs.
On peut imaginer une terrasse sommitale pour la défense ou un toit à 2 pents.
"Gerville" Tour symbole ou tour beffroi fin XIIs ou plutôt début XIIIs, épaisseur des murs proche de Montmélian (95) ou de la tour montjoie (78), de même pour la similitude dans les fenêtres et dans le faite de ne pas avoir de contreforts. Cette tour dont la faible épaisseur des murs (1,45m), sans voûtes, de faible dimension (35m² habitable au sol) tend vers une origine ancienne.
Chaînage d’angle des murs et contour des ouvertures en belles pierres de taille (grès), le reste des murs avec un mélange hétéroclite de pierres noyées dans un mortier fait de chaux et de terre.
Pas de trace de cheminées, mais on peut supposer l’existence de foyer central à l’aide de poêle en céramique comme dans les tours beffroi d’Alsace.
Pas de trace de latrines, mais on peut supposer une voir plusieurs échauguettes au sommet servant de guette et de latrines comme à Challeau (77).
Le rdc et le premier étage ont des planchers en bois sur poutre (dont on voit encore les trous de boulin), on peut supposer une voûte pour la terrasse de défense ?? (pas de trace car le niveau 02 n’est pas conservé dans son intégralité). L’accès au rdc (salle de stockage, glacière…ou geôle) se fait par un trou d’homme accessible grâce à une échelle à corde ; l’escaliers vers le rdc n’apparaît que tardivement dans les châteaux (souvent après changement de fonction de la salle basse).
Un escalier interne desservait les différents étages ; à cause de la faiblesse des murs et de la position sur 3 côtés de fenêtres, on peut imaginer un escalier droit en bois sur la face Sud Ouest (avec encrage de poutre support dans le mur).
Cette tour est similaire à celle de Nemours, de part ces dimensions, sa datation etc.
- Nemours possède une tour de vigie, de 10m de côté, sans contrefort, datant du début XIIIs, avec fenêtre géminée et échauguette en encorbellement, surplombant un donjon logis roman.
Type de tour de milite castrale ou de seigneurie de petite taille que l'on retrouve couramment dans le sud-ouest
En ex: Commarques (24) / Excideuil (24) / Beynac (24) / Château chervix (87) / Eschizadour (87) / Lastours (87) / Carbonnière (19) / les tours de Merle (19) / Peyrusse le Roc (12) / Saint Laurent les tours (46) / Cardaillac (46) / Cuzorn (47) etc...
Les exemples sont très nombreux dans cette région mais on en retrouve également dans le Sud Est comme à Grasse (06) et ces 5 tours (du type de San Gimignano en Italie).
Mais cette région Sud Est offre plus d'exemple de tour beffroi (Saint Blaise, Villeneuve Loubet, La Napoule, Cannes le Suquet, Antibes, Les Arcs etc. De même en Alsace (Bas Rhin): avec le Griefenstein / Geroldseck / le Guirbaden / Lutzelbourg (56) / Wangenbourg / le Nideck etc….
b) L’enceinte :
Enceinte de pierres de même facture que celle du « château fondu » (78) à Fontenay Mauvoisin daté du XIs. Elle se compose d’un talus de terre recouvert d’un mur en pierres (de différentes tailles) non équarris, mélangé à de la terre (faisant office de liant). On en retrouve deux tronçons, l’un à l’Ouest (le plus important) et l’autre à l’Est (le mieux conservé). Cette enceinte est protégée d’un fossé dont on devine les traces sur le tronçon de l’Ouest.
c) La cour :
Dans la cour existe encore, les restes d’un puit circulaire, complètement envahis par la végétation. On distingue vaguement sa forme depuis un éboulis de différents matériaux.
Dans le tas de pierres (restes de l’effondrement de la tour), on doit pouvoir trouver les belles pierres de tailles des différentes fenêtres et autres encadrements disparus aujourd’hui.
Un chemin empierré relie le fief de Gerville à celui de Magnitot.
2 Le château fort de Magnitot :
2-1) Présentation
Le château fort de Magnitot se présente aujourd’hui sous la forme d’un corps de bâtiment du XVIIIs, d’un reste de talus, d’une enceinte, d’une chapelle castrale du XIIIs et d’une tour pigeonnier du XIXs sur base plus ancienne (à vérifier), peut être du XIIs.
On peut imaginer au XIIs, un château fort de vastes dimensions, comportant à l’Ouest une motte castrale accolée d’une chapelle castrale et à l’Est une tour donjon, le tout enveloppé d’une enceinte.
2-2) Photos et essais de restitution
Essai de restitution du site castrale de Magnitot au XIIIs
VII Remerciement:
Un remerciement tout particulier à Monsieur Etienne de Magnitot, propriétaire des lieux, pour nous avoir permis de visiter ces lieux.
VIII Index et bibliographie :
1) Livres :
- Donjons romans des pays d'Ouest: André Châtelain- 1973.
- Châteaux forts "images de pierre des guerres médiévales": André Châtelain- 1983.
- Châteaux et enceintes de la France médiévale, de la défense à la résidence, tome I "Les organes de la défense": Jean Mesqui- 1991.
- Châteaux et enceintes de la France médiévale, de la défense à la résidence, tome II "La résidence et les éléments d'architecture": Jean Mesqui- 1993.
- Dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen en France: Charles-Laurent Salch- 1979 (red. 1987).
- Demeures médiévales "coeur de la cité": Pierre Garrigou Grandchamps- 1999.
- Les Cisterciens: Julie Roux- 2003.
- Pour comprendre les monuments de la France: J.A. Brutails- 1997.
- L'héraldique: Claude Wensler- 1997.
- Châteaux forts et féodalité en Ile de France du XI au XIIIs: André Châtelain - 1983.
- Le patrimoine des communes des Yvelines: FLOHIC - 2000.
- Guide DESLOGIS-LACOSTE "Val d’Oise" 95: Michel de le Torre - 1999.
- Le guide du patrimoine "Ile de France": J-M Perouse de Montclos - 1994.
- L'Ile de France des châteaux forts: Christian Corvisier - 2004.
- Ile de France Gothique 2 "les demeures seigneuriales": Jean Mesqui - 1988.
- Dictionnaire des châteaux de France "Ile de France": Yvan Christ - 1978.
2) Sites internet :
lien vers le diaporama; Gerville
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